La colère

Il vous crie: «t’es méchante»; il fait une grosse crise de colère au magasin; il vous tape ou même vous donne un coup de pied… Bien que déplaisantes, ce sont des réactions normales d’un enfant d’environ deux ans. Fâché et frustré d’une situation, il manifeste sa colère de façon impulsive et malhabile.

Cette agressivité est une étape normale du développement d’un enfant de cet âge qui affirme son identité propre.C’est aussi une façon d’exercer le contrôle sur son environnement. Votre enfant veut acquérir de l’autonomie. Il expérimente. Il vous réplique «chu capable». Il apprend et parfois, cela ne se fait pas sans heurts; il peut être maladroit. Dans ce contexte, il est important de se montrer patient et supportant dans les efforts qu’il fait pour apprendre ces gestes. Il veut faire les choses par lui-même, comme s’habiller, se déshabiller, manger seul, boire avec un verre, etc.

Dans ces circonstances orageuses, il arrive souvent que vous ayez vous-même à gérer votre propre colère. Quand vous sentez que la moutarde vous monte au nez, il est suggéré de vous retirer temporairement de la situation lorsque cela est possible ou de rester silencieux pour éviter d’être blessant. Rappelez-vous que votre colère peut déstabiliser ou insécuriser un jeune enfant. Vous êtes un modèle important pour votre enfant mais aussi une figure de sécurité et de stabilité.

Comme parent, vous avez un rôle crucial dans son développement général. C’est vous qui établissez les balises qui le sécurisent et les valeurs que vous voulez qu’il assimile. Vous êtes un guide qui lui montre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas, ce qui est sécuritaire et ce qui est dangereux. Par exemple, vous l’arrêtez quand il grimpe sur les armoires en lui répliquant par un «non» suivi d’une seule raison courte et concrète. Pour éviter de réagir avec des «non» successifs et par conséquent de vivre une relation plus tendue, plus contrariante avec votre enfant, il importe de le placer dans un environnement qui convient à son âge et à ses besoins.

C’est également vous qui êtes à l’affût de ses besoins et qui y répondez jusqu’à ce qu’il puisse le faire par lui-même. Si par exemple, vous constatez qu'il a besoin de grimper accompagnez-le alors au parc pour qu'il puisse le faire de façon sécuritaire sous votre surveillance. Eh oui! Cela demande aussi d’être créatif. C’est un ajustement pour tout parent d’être confronté à des réactions d’opposition et d’affirmation, et à des manifestations de colère de son enfant. Le jeune enfant a très peu de moyens pour exprimer sa colère: crier, frapper, mordre, etc. Une approche efficace consisterait par exemple à lui dire qu’on sait qu’il est fâché, qu‘il ne peut pas pour autant frapper, crier, mordre, etc. Il importe d’agir ainsi sur-le-champ pour que l’enfant fasse bien le lien entre son comportement et ce qu’on lui dit.

Votre enfant a le droit d’être contrarié par une situation. La colère fait partie d’un éventail d’émotions humaines normales. Toutefois, sa manière de l’exprimer exige des ajustements et demande à être éduquée en tenant compte de vos valeurs et de votre culture.